INTERVIEW DE L'AUTEUR

Présente nous ton second roman...
Génération H raconte l’histoire d’une partie de la jeunesse française et de sa quête de liberté à travers un road trip décalé, musical et haschisché.

Pourquoi avoir choisi le titre Génération H ?
Je trouve ce titre explicite. On décrit souvent les jeunes qui ont eu vingt ans dans les années 90 ou 2000 comme des assistés, des personnes immatures, des irresponsables bloqués devant leur écran de télévision… La Génération H existe pourtant et se situe aux antipodes de ces poncifs. Elle est entreprenante, rêveuse (et raveuse), aventurière, dynamique et prête à tout pour assouvir sa soif de plaisir et de liberté.

C’est un roman musical, avec une playlist à la fin du livre ce qui est rare. Pourquoi ce choix ?
Les années 90 sont un tournant majeur dans l’histoire de la musique. La techno et le hip-hop se sont généralisés pendant que le reggae s’est renouvelé et ces musiques constituent la bande originale de notre génération. Nous avons également vu l’explosion des sound systems, des free parties, des teknivals, ces espaces de liberté extraordinaires temporaires et infinis.

La présence de la musique est fondamentale dans Génération H. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité offrir à tous les lecteurs du livre une compilation de quinze morceaux d’artistes reconnus et/ou underground qui ont interprété chacun un titre original pour la sortie du livre. Cela n’aurait pas été possible sans mon acolyte dans la musique Elijah (avec qui je compose un mix de une heure tous les mois sur reggae.fr), Nino (qui a composé l’instrumental reggae/dancehall du Génération H Riddim) et le 149 Band (qui a composé la version roots du riddim) et tous les artistes qui m’ont fait l’amitié de dédier un morceau à mon roman.

Est-ce que cette histoire est autobiographique ?
Tout ce qui est raconté dans ce roman s’est bien passé, oui… mais cela reste un roman. Je te laisse deviner ce que j’ai pu vivre ou non ;)

Où puises-tu ton inspiration d’écrivain ?
Dans mon quotidien, en explorant la vie dans toute sa diversité : sa beauté, ses déséquilibres, son imperfection, sa violence, ses silences et sa folie.

Quel est ton objectif avec ce roman ?
D’abord parler de mon époque, raconter une histoire à travers laquelle beaucoup de gens vont se reconnaître. Ensuite divertir les gens en parlant de liberté, de musique, de sexe, de plaisirs, de fêtes… J’espère juste que les lecteurs passeront un bon moment en le lisant.

Quelles difficultés as-tu rencontré pour l'écrire et le faire éditer ?
Le thème n’est pas facile et rare dans la littérature française. Il fait peur bien que cela ne soit qu’un roman. Je remercie mon éditeur de m’avoir laissé carte blanche pour développer mon histoire comme je le souhaitais. En revanche pour l’écrire je n’ai eu aucune difficulté, et j’ai passé deux merveilleuses années à travailler sur mon second roman.

Explique-nous le choix de la couverture du livre ?
Je trouve la photo très belle et représentative de la Génération H, dans son côté frondeur et contestataire. Les fumeurs d’aujourd’hui ne s’interrogent plus sur la légalité de leurs comportements. Le cannabis et la ganja sont entrés dans la culture française qu’on le veuille ou non, c’est un fait. La pochette a un côté provocateur que j’aime beaucoup et la quatrième de couverture est plus sensuelle. C’est un bon compromis.

Comment concilies-tu tes activités universitaires et de romancier ?
L'Université française est le lieu de la démocratisation des savoirs et de l'enseignement de l'esprit critique. Je vois mal mes collègues ou mes étudiants me reprocher ma passion pour la littérature et l’écriture, ou de passer une partie de mes nuits à explorer les tréfonds de l’âme de notre époque pour essayer de la traduire avec des mots.